- GENÈVE (CONFÉRENCE DE)
- GENÈVE (CONFÉRENCE DE)GENÈVE CONFÉRENCE DE (1954)La conférence de Genève réunit du 26 avril au 21 juillet 1954 les représentants des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’U.R.S.S., de la France, de la république populaire de Chine (dont ce fut l’entrée sur la scène diplomatique), des deux Corées, du Laos, du Cambodge, du Vietnam et du Viêt-minh. La conférence s’occupa d’abord de la Corée, puis essentiellement de l’Indochine. Sur la Corée l’échec fut complet, la Corée du Nord réclamant la réunification sans élections préalables, la Corée du Sud voulant au contraire que la réunion des deux Corées soit précédée par des élections libres sous le contrôle des Nations unies. En ce qui concerne l’Indochine, la conférence fut marquée par deux événements: la chute du camp retranché de Diên Biên Phu le 7 mai, ainsi que l’arrivée au pouvoir le 17 juin de Mendès France, qui déclara qu’il démissionnerait si l’armistice n’était pas conclu avant le 20 juillet 1954, et menaça de faire appel au contingent si les communistes refusaient l’armistice. Des divergences profondes opposaient Eden, représentant la Grande-Bretagne, et Dulles, représentant les États-Unis. À la veille de la conférence, les Américains envisagèrent, à l’appel des Français, une aide militaire directe — on ne sait pas exactement sous quelle forme — mais sous réserve que la Grande-Bretagne soit d’accord; celle-ci, craignant l’élargissement du conflit, refusa. Dulles (qui ne participa pas à la fin de la conférence) prépara en marge des négociations l’établissement d’un système de sécurité asiatique: l’O.T.A.S.E, Organisation du traité de l’Asie du Sud-Est (traité de Manille du 8 sept. 1954). La Grande-Bretagne souhaitait éviter le durcissement des affrontements en Asie. La négociation progressa à partir de la fin de juin, compliquée par les réticences des États indochinois. La France obtint des armistices séparés pour le Cambodge (très favorable) et le Laos (plus complexe, avec regroupement des forces communistes au nord, évacuation des troupes françaises et des troupes viêt-minh, et des élections prévues pour 1955). Au Vietnam, la ligne d’armistice fut fixée au 17e parallèle; des élections prévues pour juillet 1956 devaient permettre la réunification. Ngô Dinh Diem, nouveau Premier ministre du Vietnam du Sud, et les États-Unis refusèrent de signer la déclaration finale de la conférence, les États-Unis s’engageant pour leur part à ne pas recourir à la force pour remettre en cause les armistices.
Encyclopédie Universelle. 2012.